Page:Les Français peints par eux-mêmes - tome I, 1840.djvu/179

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LES COLLKCTIONNEUKS.

^ A COTÉ (lii ^raiiil palais de la IJoiirse. admitahle nioniimrnl -~=^façoniié par nos arcliiteclosd aujourd’hui, au moyen d’un f patron grec, de papier a calquer et de beaucoup de marons cl de tailleurs de pierres, se trouve un phis petit pa- 1 lais, que Ion prendrait volontiers pour une laide maison si des affiches ne vous annonçaient que celte maison est le ]ialais des ventes opérées par messieurs les coraniissaircs-piiseurs. Or, dans ce palais de messieurs les c/)m- / missaires-priseurs. tout se met a l’enchère, tout se vend depuis des berlines de voya.iic jusqu’à des lettres auto ;;raphes de Ninon de Lenclos. Le matin et le soir, l’entrée du jialais des comniissaires-priseursest accordée au public, tout le monde peut aller voir les expositions qui précèdent les ventes, tout le monde peut aller se ranijer autour du bureau des adjudicateurs, et se donner le plaisir d’ausmenter de quelques francs ou seulement de quelques centimes la valeur des plus grandes comme des plus minimes réputations d artistes, d’hommes d’Etat et même de simples ouvriers.

C’est au palais des commissaires-priseurs que se rencontrent les seuls caractères . les seuls hommes vraiment remarquables de notre époque, les seuls qui pnssèdi’nt une originalité particulière, les seuls qui marchent hors du troupeau commun, pour suivre des sentiers dont les hautes herbes ne sont jamais froissées par les pieds de la foule. Ces hommes remarquables sont les collrctinnneurs, et j’entends par collectionneurs tous ceux que l’amour de la collection, le désir d’amener a l’état de collection un rassemblement plus ou moins considérable de choses ouvrées par l’industrie humaine, ou créées par l’industrie surhumaine du grand Créateur, a lancés dans l’arène où combattent les martyrs d’une idée fixe. I(>