Page:Les Français peints par eux-mêmes - tome I, 1840.djvu/223

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l.’IM-IUlli :i !. 157

Lii saui ol rinliniiiei- sont li’ !< di’tix puissances de l’Iiôpilal ; ils se pailayent l’eiii- |iire. mais ciiiiime tes elioses-lii se pailaiipiit, e’esl-a-iliie foi I inégalement. La sœiii .■si reine, l’infinuier nesl qn’iin seisnenr de sa cour, et qui lire sa plus grande auliirilé de la faveur dont il jouil auprès de la souveraiue. Aussi l’iiilirmiei .IcnoI p. ni le |)lus... après l’infirmier hypocrite, bien entendu.

Ce sont, nous l’avons dil, deux ^’landes puissances. Cette expression pnMid un nouveau degré de justesse quand ou coniiail leurs rapports et les |)etits présents diplomatiques dont s’entretient leur harmonieuse et parfaite intelliiience. Les grandes négociations qu’elles poursuivent entre elles sont ordinairement relatives à des objetsde consoinmalion. tels que les œufs, le lait, le vin. toutes matières fort délicates, comme vous voe/,, très-susceptibles d altération, et (jui demandeiii des méuageinents. Le problème que les deux puissances oui souvent h résoudre en commun est celui-ci : " Sans rien changera la (pialité. a la quantité prescrites, faire la part de tous les ayants droit cl de (incUiuca nuiies encore. » (juanl au vin, on peut sans fanatisme admettre que Jésus a transmis une petite partie du secret des noces de Cana h ses chastes épouses : cette supposition n’est point, en tout cas, la moins chrétienne. Enliii croyez-eu ce ([u’il vous plaira, et lioniii .voi/ ^/«i mal ij pense . mais le problème se trouve résolu tous les joui s, a la satisfaction générale. La sœur représeule la religion ; l’inlirmier, la |ihilosophie ; elle, la résignation, lui, l’insouciance. Qu’est-ce (pi une plaie aux yeux de linliiniier’ !' Un (|uail, une demi-livre de «liair avariée. — Le sang qui coule est moins précieux que le vin qui fuit. — Lin cadavre, c’est ce qui lait place dans le lit a un nouveau malade, ce qui lend un numéro vacant, ce (pi’on couvre d’un dra|>. et ce qu’on descend à l’aiiijiliiiliéâtre. — Voilà.

Les poètes s’écrient fasiucnsemeni et sans vérilé

QiU’ jCii <ii Ml iiioiirir !. .

Jean, lorsqu’il se trouve en sensibilité, se contente d’ajouter, mais sans aucune prelenlion liitéraire : Eli hieu. cl moi donc ? — Jean et la inori soni en effet de très-vieilles counaissances. a l’égoïsme près, car elles ne passent jamais un seul jour sans faire quelque chose l’une pour l’autre. Jean, par une slu|)ide complaisanci-. ou par inattention, laisse envoler une âme (|u’il était possible de retenir un momeiil encore iii-bas ; la mort ajoute par un arrêl capital (pielque défroque, une tabatière en écorce de bouleau, par exemple, une pipe entoilée, ) la garde-robe de l’inlirmier Touchant échange ! Iiffroyable réciprocité !

Il y a des jours où les fonctions de Jean prennent un imposani caractère de solennité : c’est loisqu’il est chargé de conduire ’a l’amphithéâtre le pauvre blessé qu’attend le fer du chirurgien. Tous les malades, assis sur leur séant, ou debout avec levus capotes grisâtres, représentent la foule et forment la haie : Jean va et vient du lit do patient a rampliilhéàtre, préparani l’un l’t l’autre, et lun pour l’autre. — Les voilii qui passeul : rinfirniier soutient la victime pâle et treudjiante. Jean lui démontre, en souriant, comme quoi on ne souffre pas. et va même, dans s(hi huma-