Page:Les Français peints par eux-mêmes - tome I, 1840.djvu/235

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I. C.liANDK DWIK liK I n.>0 |C7

frais. Néaninoiiis, ol proh.ihlciiiciii paicc (lu’clli’ se [kisp devanl iiii siiniihicio de cnii)|itoir, au iiiiliou irmi apiiarlcniciil liii’ii tliaiid. hion cnnfoilahlo, celle fjiatKlc (lame se persuade donner au nioiide un édiliani exemple d’iminonse l)ii>nra.isaiicp. Qui pourrai ! même affirmer, ear le eliamp du fol orgueil osl aussi ineommeiisuralile ipip les pliiiiiesde l’éllier, si en ees mumeiils elle ne va pasjnsi|na s’imai ;inei- faire admirer sur sim fr^nl l’auréole île divine ciiarilé dont resplendissail eelui île saiiii VineenI de l’anl alors (|u’ayanl donné son Mni(iue nranlean. sa dernière ohule aux pauvres, voloiilairenienl. el poni’ raclieler le raplif de s,i eliaîne. il se eondamnail aux rudes et alijecis travaux des galériens ?

[,a lilire de la foi est niorioau ccrnr du siècle ; c’est le scepticisme de l’école vollairienne qui l’a (née ; car, telle (jue le simoun, ce lerrihle vent du désert do[it lesonflle mortel (létril. dessèche, anéaniit tout ce qu’il [eut atteindre, celte audacieuse école n’a rien respecté, a tout détruit. Sous le prétexte de ne vouloir que (lapeller l’isiiorance, la superstition, le fanatisme et l’hypocrisie, elle a étouffé dans les ànies U senliment relisieiix, source unique el pure des plus snhiimes inspiratiims, el ne l’a remplacé que par le <loule qui loilnre, ou le froid inalérialisme qui lue l’honime dans sa plus divine essence. Néanmoins, par ton, par mode, poui° se donner un air de femme tiée, la grande dame affecte d’observer cerlains comraandemenis de VF. glise. Elle a nu livre d’heures emiclii d’a^irafes d’or ; sa place, réservée à I .ssomptiou ou à Notre-Darae-de-Loretle. Elle est quêteuse et marraine de cloches. Dans la raa^’uilicence de sa dévote ardeur, elle donne une Vieifte do plâtre, nn devant d’aiilel en mile brodé, un ciboire de nmilleclwic » l’église du village voisin de sa maison de campagne, et un <liner de ten)ps à autre :i UKUisieur le curé. Généralement la grande dame se parfume, autant (pie possible. d’(qiiniiiiis arislocraliqnes, ul plus que l’ingrale ne fulmine d’analhèines contre les riviilulioii> qui r(nil faite ce qu’elle est. Si vous avez bien saisi la pensée de madame de Marne. (|uand des noms pléliéiens dont la fortune ne dorait pas l’obscurité sont venus résonner h ses oreilles, vous aurez compris combien la nouvelle gran<le dame sonffraii de la confusion des rangs, combien elle gémissait de la nécessité oii se trouve anjoin d’hui le pouvoir de ne faire de ses salons qu’une sorte de macédoine sociale. La grande dame actuelle est a peu prés aussi libre de son temps que toutes les autres femmes ; sa vie esl la même sur une échelle un peu pins dorée. Pour elle pas de charge de cour, pas de tabouret, pas de jeu de la reine ; mais en revanche l.i royauté citoyenne lui dnniie (jnelques bals qu’elle embellit de tous les attraits d’une fêle de famille, en ayant soin d’y convier les cinq ou six mille notabilités de r.4/mniinch (lu coniinrrcc .

Amour, galanterie, tout esl mort en France. Les femmes n’y ont même pas maintenant le privilège de venir, pour les hommes, en première ligne apiès leurs affaires ; elles ne sont plus cpiune sorte d’entracte à leurs plaisirs, un temps d’airêl eniro une course à cheval an Bois et un souper au Café de Paris. Entourée de moins de séduction que la grande dame du passé, celle (]ui a pris son nom est-elle plus lidèle à la foi conjugale ? J’en doute fortement ; mais le siècle n’a rien ;i lui diie. elle demeure vertueuse a sa façon, elle observe ses préceptes, elle sauve les apparences. An sur-