Page:Les Français peints par eux-mêmes - tome I, 1840.djvu/285

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vii’gilicnnc. Il csl làchoiu que Vllinilr ri VlCiiriili’. n’aionl pas consacic ciiuiiinnli’ vprs II (vlli’ (’|ili(’ali(n laidive : elle salisfeia, je respiMe, les savaiils el les coiiiiiieiilaleurs.

Les rois de roiicnl oui. de teni|)s jinmi’iiiniial. l’Iialiiliide de passer leiii- vie iionelialaiile eiilre les écliecs el le sérail. L’histoire cite un assez i ;raiid nombre de sultanes el (robsciires odalisques qui jouaient aussi bien que J.-J. Itousseau, lequel nélail pas liès-forl. il est vrai, quoi ijuil en dise, l’oriineilleiix ! An (’pocpies lieuleuses, où la Kussie el l’Anglelerie laissaienl vivre en paix les inonai’(|nes de l’Asie, OÙ la question d’Orient n’e.vistait pas, ces brillants monarques, lils du Soleil, el amis de l’ombre, ini’ditaienl il fond la seienee de l’écliiiniier, et eniiaiieaienl aec li’urs voisins de paisibles irneries, <tonl l’enjeu élail une belle esclave ou un bel éléphant. On lit dans un poëiiie incminu ces vers :

Le {jrniul nii Kosroi’s |irriiil Mir une case

La r(iseil’ls|) :iii ;m, l^i perle du t ;aucase,

La belle Dilara, scieiiilc ilii ca’ur

Qn un >iT livia soumise an pouvoir du vainqueur.

iNos roués de laUégencequi jouaient leurs maiiresses au lansquenet n étaient ipie les plagiaires des uitenis antiques de l’Orienl. On raconte qu’un des pelils-hls «le Malioiuel. le vieux Urcliau, chef de la race oltoiuane, en 1.">5"J. faillit perdre aux échecs sa favorite Zaloiiè, rayon du c(c/, en jouant avec son visir. Au inoinentoù le doigt sacré du Gis de Mahomet allait pousser une pièce sur une case fatale, et subir un i/irt/ foudroaiit. Zalouë. qui suivait la marche de la partie, derrière un rideau, poussa un cri sourd de désespoir qui anèla le doifit mal inspiré. Orclian évita le j"«/ el garda sa favorite. On renconlre aussi souvent dans l’histoire plusieurs feiniiies mêlées aux anecdotes de l’échiquier. De l’Orient à Venise, il n’y a ipi’un pas. Le sénateur Flaiiiine Barberigo. riche Vénitien, jouait avec la belle Erniinia. sa |)upille adorée, et ne lui donnait jamais d’autre distraction, car il était horriblement jaloux. Le palais Rarberigo était la juison d’birminia. A cette époque. Boy le Syracusain, qui courait le monde, battanlles papes et les rois, arriva à Venise. La renommée iln Syracusain était chère "a Venise, comme partout. L’illustre joueur fut appelé au palais Grimani, au palais Manfrini, au palais l’isani-Moreta, où les nobles seigneurs de la république s’étaient si souvent entretenus de l’illustre maître de don Juan d’Autriche et de Charles-Quint, de ce grand Boy. auquel le pape Paul III avait offert le chapeau decardinal, après avoir été glorieusement maléen plein Vatican. Le sénateur Barberigo, le plus fort amateur de Venise, ouvrit aussi son palais au Laboiirdoniiais de Syracuse. Boy ne lit défaut il aucun, mais il se complul surlmii dans la résidence Barberigo, ;i cause de la pupille lîiminia. Celait une demoiselle de haute intelligence, qui ne s’était jamais promenée que sur les soixante-quatre cases de l’échiquier et qui rêvait un avenir meilleur : elle prit il’excellentes leçons de Boy, el il la dernière elle disparut avec Boy le Syracusain. La inaisoii Baiberiuo ne s’est pas relevée de cet échec.