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LE PAIK 1)1-, FRANCE.

tout ; ces voix qui ont dominé les orages , fait mouvoir des escadres, fait gronder ou se taire dans leurs sabords de nombreuses batteries , sont san puissance quand elles n’ont pas d’ordre ; donner, et s’il leur faut se faire entendre sans porlevoix.

Les fils du roi sont pairs de France, c’est un droit de leur naissance que la Charte a consacré ; ils assistent rarement à la séance, viennent , quand elle est commencée, s’asseoir derrière le banc des ministres , et leur Age , connne leur position , les fait s’abstenir du vote.

La por(e s’ouvre , la séance n’est pas ouverle. Voici Jrhtc ; d s’approche des secrétaires , consulte le procès-verbal , lit l’ordre du jour, el gagne sa place ; son rôle est fini : ce qui le relienl , c’est qu’il a une boule à jeter dans l’urne, et que son équipage ne doit venir le prendre qu’à cinq heures. Uu reste, il n’est plus rien ; la génération cpii agit , qui s’agite devant lui, n’est plus la sienne : c’est une de ces âmes heureuses qui peuplent l’Elysée, et jettent un regard tranquille et inditlVrent sur les passions des hommes.

— Vovez-vous CalistcP II traverse d’un pas irrégulier la salle des Pas-Perdus, il a un dossier sous le bras ; on dirait qu’il se rend à l’audience. ’ li-ménie s’étonne de ne pas voir sur sa ma he les larges plis de sa robe d’avocat ; il se ,ratte le fnmt et tire à lui sa perruque, coi’ ne il faisait autrefois au palais , quand l’ar ment imprévu d’un

adversaire dérangeait ; a plaidoyer. Il prend sa place, il classe ses papiers, el si vient son tour de parler, il monte à la tribune. Lu partie iidrcrse, dit-il ( il se reprend en soiuiant ) , le noble préopiiianl auquel j’ai l’iiunneur <le n’pontlic. Caliste est loujours avocat.

(Icliii (pli s’asseoit auprès de Cdl^le est .V. Ciiill’innie. Il a le miiuc nom cpie le créaucipr de l’avocat Pàlebu, et, comme lui, il a vendu du drap toute sa vie : il a in-

cnlé une trame nouvelle, un t(uideur nou-

veau ; il a perrectionnc une macbinc à carder ; il n’a pas inventé de couleur, il est vrai, mais mille nuances, et loujoiiis avec s(mi teinturier. Hegardez-le : vous croyez qu’il exauiine le canu’c antique (pie son vnisin porte à l’annulaire ; non, c’est le drap de l’habit qui attire son attention. — Vous avez 1 ;> , dit-il, un beau Cumn-Griilfiiiie.

M.tiuillaume voit la prospérité de la France dans le connuerce des di-aps. La lainel oil ;’ la richesse d’un pavs. Il a étudi»’ le mouton (pii donne la laine, et l’assnUnient des prairies (pii nourrissent le mouton.

Voyez-vous dans un coin de l.i salle ci’ gros homme (pii se meut iliflicilenieni ,