Page:Les Français peints par eux-mêmes - tome I, 1840.djvu/405

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(|ueli|iic Iniiiquille munie. 11 l’iiil de loi iiilliolo^ie ou île la iiiiniisii ;;ilii|iie, iwueillc des iiiinéiaii’i, classe des papillons ou des eo |uillai ;es, eiupaille, laiit hieu que mal, les serins du voisinage, et s’aluinne à cinq ou six éditions pitloresfiues. lùilin il prend une gouvernante, mange chez lui, et s’arrange, ma foi ! coi e il peut. Étrange inconséquence ! C"est à l’Klat, ^aus contiedit, qu’il appartient de favoriser le développement de la vie de faïuille, car le mariage est en même temps une garantie de moralité individuelle et de slahilité sociale ; et, à ne considérer cette institution (jue dans ses rapports avec la polilii|ue, il est évident iprun pays où le nombre des célibataires dépasserait celui des hommes mariés, sei ail en pioie h de perpétuels liouleverseuieLts. Cependant voilà que la plupart des (Muplou’s de l’État, en France, reslenl garions malgré eux, et se melleni roicénienl en révolte (lagrante avec les lois de la morale et de l’I^vaugile. Ainsi, c’est ri.lal lui nRiuo Il eslsuperdu, je pense, de pousser plus avant ce raisoniieiucnl. On a calculé que la moyenne du (raitement des employés du gouvorneir.ent en France était de 1,300 francs environ. 1 ,300 fraucsd’appointenienis !... Kt pourtant quel empressement, quelle foule, quelle coiiue dans l’anlichandiredes distriliuleurs d’emplois ! C’est à <]ui entiera avant les autres dans la bienheureuse phalange. On se pousse, on se heurte, ou se renverse, on se dénonce, ou se calomnie. Voyez-vous la dépulaliou, je dis la députation entière d’un des premiers déparlcmentsdu royaume’ :* Klle va soMiciier du ministre de l’intérieur ou des linances une place de surnuméraire ou de commis li mille francs. Peut-être réussira-t-elle. II faut tout ilire : il y avait autrefois quelques evislences d’employés bien faites pour fasciner les regards et pour éveiller raudiitinn de la multitude des prolétaires ([ui ont reçu l’éducation des collèges. Jeunes encoie, ces employés avaient di ou douze mille francs d’appointements, ariivaient tard ii leur ministère, et en parlaient de bonne heure. Du reste, qu’ils y vinsseut ou n’y vinssent pas, la besogne se faisait toujours :» sou leiups, ui mieux, ni plus mal, car ils s’y entendaient médiocrement, et la France ne paraissait pas souffrir de leur paresse. Jelcr les yeux sur un dossier, conférer un quart d’heure avec le chef de division, le secrétaire-général ou le ministre, répondre aux lettres des solliciteurs importants, jeter les demandes obscures dans le panier, telle était leur lâche de tous les jours. Puis le soir, vous pouviez les voir étaler leur ruban rouge et leur frais visage tantôt à la promenade des Tuileries, taniôt "a ramphilhéàtre île l’Opéra ou au balcon des Italiens C’étaient l’a d’heureux jours et un facile travail. Mais les employi s de cette catégorie s’en vont. Les leinpssont changés, et c’est au gouvernement représentatif, c’est auv honorables sirulaleurs du budget de l’état, ([u’on auia dû de voir disparaître peuii peu ces scandaleuses sinécures. Cependant la multilude, (|ui igncu’e encore celte réforme, se rue toujours sur les emplois publics avec la même ardeur, eomptani, du reste, sur l’éleruilé de ses prolecteurs. Solliciteurs imprudents, examinez donc l’époque où vous vivez ? y a t-il rien de stable, de solide’ ? Qui sait sur quelle inlluence d’aujourd’hui l’ouragan parlementaire sonfllera demain ! Voyez plutùt. Chaque jour, tel cniplové qui avait rêvé douze mille francs d’appointcmenls. le ruban rouge el un emploi sans Iravad, regarde autour de lui, cherche en aiii son picitecteur ea-