Page:Les Français peints par eux-mêmes - tome I, 1840.djvu/425

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L’ECCLESlASTlUUli- 319

qu’elle (■•lève ; giand’iR’ino ilans son sein i la vie solitaire cl senne de pi iailc)ns , que pi LIS lard ils pourroiU relnuiver au iiidieu des liommes de la sociétt ! nomclle. Kn elïel . ceu-ei ne profèrent plus . eomiiie jadis , le blasphème ou le sarcasme contre le prêtre : lu mode en esl pnssi’c , cela est de marnais goiU ; mais, toutefois, conduits , ou par une antipathie naturelle , ou par la crainte des muets reproches delà robe ecclésiastique et de la circonspection qu’elle impose, ou par une indifférence systématique, ou par le (jenre de plaisirs et d’Iiabiludes auxquels ils se livrent , ou, enfin, |)ar un fâcheux respect humain, les hommes de la soeiélé nouvelle, disons-nous, fuient, n’admelleul pas, ou admettent bien rarement à leurs foyers et ii leurs distractions doinesti(|ues le prêtre, que tous cependant ils sont obligés de rechercher

> chaque circonstance iinporlanle de" leur vie, y com])ris celle de leur mort. Le

prêtre de nos jours , A la vérité , est bien éloigné de désirer ces distractions et de s’y livrer, alors même qu’elles ne devraient choquer aucune bienséance ; et même, si elles se présentent , il les évite, car il voit, il connaît, il pénètre, A travers i|uelques apparences favorables, les sourdes hostilités, les préventions ou les mauvais instincts qui régnent toujours contre lui , et il ne veut ni les braver ni les exciter. Mais ces tribulations , cet abandon , ces dédains . le prêtre a été appris ; les supporter par l’éducation prévoyante et forte qu’il a reçue, et ((ui a été dirigée dans ce sens , que le prêtre, toujours prêt à toutes les situations, doitsavoir se passer du monde, tandis que le monde ne peut se passer de lui, tant est grande, réelle, indestructible, la place que l’Évangile, les siècles et les mœurs lui ont assurée dans toute société civilisée.

Sans parler de pauvres enfants charitablement élevés chez des curés de canq)agne, sans parler de quelques élèves instruits comme enfants de chœur dans les maîtrises des paroisses, et qui , les uns et les autres, poursuivent quelquefois jusqu’au bout les études sacerdotales , au séminaire, les jeunes gens se servent eux-mêmes dans leurs chambres ; par humilité pour eux-mêmes, et par économie pour la maison , ils se servent entre eux dans les réfections communes, aux(|uelles participent, comme dans toutes les promenades, et avec une parfaite égalité, les supérieurs et professeurs. Lever, coucher, heures de classes, d’études, de prières, distribution des lettres du dehors, répartition aux pauvres des restes de chaque repas, infirmerie, achat et vente A l’intérieur de tous les objets nécessaires à la vie scolasliquc, en un mot , tous les devoirs et tous les mouvements de la maison s’accomplissent à tour de rôle , sous la direction d’un élève qui, de bonne heure, prend ainsi l’habitude de l’ordre, d’un commandement patient et régulier, d’une obéissance raisonnable et facile. Les abstinences , les longues méditations , les exercices de la piété, accoutument le corps à toutes les volontés de l’esprit. L ;1 , en même temps, jamais de punitions corporelles ; tout est conduit , tout cède , tout s’assouplit devant la seule autorité de la raison et de la règle. L’élève qui ne peut ou qui ne veut s’y soumettre, n’y est point contraint , et se relire aussi paisiblement qu’il est entré. Soit ù la maison de ville, soit à la maison de campagne , les récréations et les plaisirs, selon l’âge et les goûts, sont animés et joyeux, sans devenir bruyanls e( querelleurs : pour ceux-ci , les conversations littéraires et philosophiques , pendani une marche continuelle et rapide ; pour ceux-là , la gymnastique , la