Page:Les Français peints par eux-mêmes - tome I, 1840.djvu/43

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1. r. lUSKIII-. 13

rciiiplisseiil les liois. ils ii’iu|>lisseiil les llicâlri’s : imucs les lleiiis des cliiiiups el Imites les lariiies du iiiclodiaiiie leur apparlienneiii ; ils ont ciiiiiuaiilc-ileux jours de replie dans raiiiiée. (Miellé est la puissaiiee en ce monde (|tii dure si longtemps ? Ainsi se passe celle deinièie jeunesse du jeune lioninie ; il niaiclie ainsi appuyé sur celte hlanche épaule jusqu’à ce qu’il arrive à Olre quehiue chose, médeciu, avocat, sons lieulenaiil. Alors l’aniliilion le ijaiine. l’amoni- s’en va. il dil adieu a la folle et douce iiiaiiresse de ses beaux jours ; I inijrat (pi’ilesl. il l’aliandoiiiie h celle misère si facile à porter (piand ouest deux, il change cecœnr aiiiianl coiilre inid- <|Ues arpents de viyne, ou les cpielques sacs d’écus dont se compose nue ilol de province :

ellecependaiil, la pauvre lille. que devient-elle ? Klle pleure, elle se résiyne. 

oHe se console, quelquefois elle recommence, souvent enfin elle se marie ; elle passe ainsi dn poCMe amoureux au inaii hrulal. du rire aux larmes, de l’induliienle niisèi-e à l’indivence hrnlale ; lonl est Uni pour elle : le papillon devieni clii>salide : heureusement elle ne meurt pas sans laisser après elle une assez bonne provision de «riselles et (le ifamins de Paris.

Mais soyons prudents et sages, ne regardons pas trop au fond des choses, de peur de tomber dans l’abîme. Quelle est la rose la mieux épan(mie que n’emporte le premier vent qui souffle ? Quel est le fruit niùr qui ne porte son ver rongeur ? Au reste. Dieu merci, cette triste lin n’est pas la même pour’ toutes ces charmantes (illes ; il en est (lui se sauvent par hasird, il en est d’autres que sauve le boirheur-, (pielques-urres la vertu comme l’entendent les moralistes : je veux à ce propos voirs raconter l’histoire de Jenny, la bouquetière.

Celle Jeirny a fait un iirélieique je ne saurais (rop vous expliijrrer, mesdames. CependarrI, comiiie elle avait un boir cœur- et une belle ànie, il faut qu’elle ait, sa biographie a pari, une page dans ce recueil d’artiste. Jenny a élé si utile à l’art ! Je dis ./(-/(H// la boiKinelicrc. par’ce qir’elle vint "a Paris vendant des roses et des violettes pâles comme elle, la pauvre enfarrt ! Pour- le ilébit des fleurs, il n’y a que dcrrx on trois bonnes places a Paris : l’Opéra, le soir, quand l’harmonie étincelle, quand le gaz éclate, quand les femmes riches et parées s’en vont en diamants, err dentelles, se liier aux nrorries extases de l’hariuonie. Alors il fait boir avoir à paît ■soi un magasin de roses et de violettes, le <lél)it est sûr-. Mais quand vint Jenny à Paris, elle ne put vendr-e ses fleurs que sur le pont des Arts, des fleurs sans odeur et sans couleur, image liop réelle de la poésie acadénriipre ; des fleurs de la veille ii l’usage des grisettes qui passent. Avec un pareil commerce, il n’y avait aucuire fortune a espérer pour Jenny.

Jenny la bouquetière se morforulait el |ileuiail. Il y eut des vieillards, des roués de la bourgeoisie, qui tirent des qirolrbcls "a Jenny, qui l’accablèrent de mots a double sens ; mais Jenrry ne les comprit pas : le bourgeois libertin est trop laid ! La pauvre Dlle cependant vendait ses fleurs, mais le commerce allait mal ; il fallait sortir de ce misérable état à tout prix.

Quand je dis a tout prix, je me trompe, rroii pas au prix de I iiriroeence, pauvre Jenny ! non pas au prix de cette fortune éphémère et misérable qui s’en va si vile, et qui se fait remplacer par la hoirie. Ne crains rien] pour Ion joli visage, ma borr-