Page:Les Français peints par eux-mêmes - tome I, 1840.djvu/75

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r()iii|nr, lUMi (le peur, mais <ririif saiiid’ éiiKilinn : on i-iil dil un ii-iiiii- sotis-liciiiciiant à sa prcmiiTi- halailli’ : il rrail îles volniilés iiioiiies. Lcsililcs volii|ilés s<- rnliii- ■.irciil à icri’Miir sur la trie un iuia( ;c c|iii lui lU-fonoa son rliaptau. dans lesjambi’s une cliatunièiv i|ui lui iava( ;t’a les lihias, |ilus une lune huileuse au milieu du dds. sans riiin|>ler les Ijouriades du niaeliiniste , el les ruades du pompier de service. Au moment de quitter ce lieu de délices, il perdit pied el s’abinia suhilnnenl par la Irape du erime , la mOnie fpii venait d"eni ;li)utii’ le traître de la |)ièce... Eugène, dans cette soii-ée. perdit luie illusion, et gagna une entorse (|iii le for.-a à garder la chambre pendant une (juin/aine de jours. 11 employa le lemi>s de sa convalescence à fabriquer un vaudeville comme, de jugement de directeur, on n’eu verra jamais. La mise en scène du (jremier acte, entre autres, était écrite d’une façon prodigieuse ; on y lisait cette phrase textuelle : p Le théâtre représente nue forêt : à gauche, un arbre. » Les directeurs de Paris eurent tous, je n’en excepte aucun, l’indélicalesse de se priver de celle œuvre rcniar<|uable, y compris celui du Théâlre-Français,

i (pii elle fut adressée sous le pseudonyme de comédie. La recette, à cet

égard , est des pins simples : d’un habit veut-on faire une veste , ou en coupe les pans. Eugène suppiima les couplets peu rimes de son vaudeville, et le tour fui Joué, mais non la comédie.

Cet échec fut cause ipir noire héros dil un éternel adieu au théâtre, et rcMlr.i d.uis la voie feuillelonisante, ou rallendaienl de nouveaux et brillants succès. Ce fut à cette époipie (pi’Kugène eut l’envie de se faire lithographier des caries de visite. Ayant manifesléalevant un ami l’embarras où 11 était de ne pas avoir une qualilédislinclive à se donner eu épithète : ayant ajouté, en outre, <|u"il n’était pas ambitieux, et (ju’il se contenterait delà moindre chose, fiU-ce même du titre de chevalier de la Légion d’honneur, l’ami lui conseilla de se faire présenter à l’Institut historique, et’, moyennant six pièces de cent sous. Eugène fut mis dedans. De ce moment, il eut le droit de ne pas assister à di’s séances mensuelles de litléraluie et de géographie, réunions pleines de eliarnics . où une (reutaine de gens cpii udni rien à faire se donnent rendez-vous dans le but spécial de se réciter les uns aux autres de pelils apologues naïfs et des fables innocentes. Non content de ces titres à radiiiiialioii de ses contemporains. Eugène, que le.s honneui’s commençaient à enivrer de leurs apeins odorantes, résolut un matin de se faire le séide dune illustration aonée. Jugeant le Parnasse trop liant |>lacé |)our ses petites jambes, et la gloire un fruit trop élevé pour ses petits bras, il prit la résolution de se cramponner à la célébrité, dont les jambes lui semblèrent assez vigoureimes, el les bras assez longs, pour atteindre l’un el cueillir l’autre. Son choix fait, il écrivit la lettre suiante. emi)reinle de toulela franchise et de tout le laisseraller dont il fut susceptible :

’ Monsieiii’.

« La lecture de vos charmants ouvrages m’a depuis longtemps inspiré le dé-