Page:Les Français peints par eux-mêmes - tome I, 1840.djvu/79

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LES 1 KMMES POLITIOl KS.

K.Mi tous les livres doul se compose la l)il>lioUic(|iic’ (le renfance, an nombre de tous les auteurs qui élalent tomplaisanuiioni leurs noms illustres sur ses layoïis dorés, il n’est pas un livre plus populaire peut-être que Ntima Ponipilius , il ne se trouve pas un auteur plus eonnu «jne sou auleur, le chevalier de h’ioriau : c’est il lui et à son livre que la nymphe Egérie, cet iniraortel conseiller privé d’un des premiers rois des Si Romains, doit l’immense réputation dont elle jouit. C’est à lui que revient l’honneur d’avoir donné une signilicalion proverbiale au nom de celle uymphe, et de l’avoir, pour ainsi dire, arraché aux oublis in^irals de l’histoire, en le plaçant comme un iiloricux symbole dans l’alphabet vulgaire des liguies poétiques. Grâce au chevalier de Floriau , ce berger musqué des bosquets de Sceaux-Penthièvre, Agnès Sorel et madame de Mainleuon se sont vues transformées en nymphes aquatiques, cl Charles Vil et Louis XIV en Numas de seconde édition , par manière de poétisation historique.

Mais aujourd’hui ([u’il est ’a peu près décidé ipiun roi constitiilionnel règne e( ne gouverne pas, aujourd’hui, eu France, une Kgerie royale mourrait d’abstinence dans sa grotte humide ; quelque désintéressée que soit ou que puisse être une Egérie, elle ne s’attache point aux fictions plus ou moins couronnées : l’Egérie moderne ne veut être l’af/jecti/’ féminin que d’une réalité ; elle n’habite plus une grotte meublée dequelques cailloux, de mousses verdâtres et d’un ruisseau d’eau limpide ; elle ne se dérobe plus aux hommages de la foule, pour se repaître d’ardeurs platoniques ; non, riigérie du dix-neuvième siècle est moins impalpable, elle a comprisqu’il fallait être femme, et femme (/h )Ho«(/e. L’Éiîérie.ou les Fgéries que nous connaissons naissent et 6