Page:Les Gaietés de Béranger.djvu/144

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Il aurait, à ce trafic
Vendu jusques à sa mule.
S’il fut marchand de chapeau,
C’est la faute de Rousseau ;
En Dieu s’il ne crut guère,
C’est la faute de Voltaire.

Si le roi nommé François
Servit Bellone et les belles,
S’il fut, malgré ses exploits,
Fort souvent trompé par elles,
S’il gagna certain bobo[1],
C’est la faute de Rousseau ;
S’il gâta son affaire,
C’est la faute de Voltaire.

Si Charles neuf, roi dévot,
A tiré par sa fenêtre,
C’est que plus d’un huguenot
Avait fâché ce doux maître.
S’il fut un Néron nouveau,
C’est la faute de Rousseau ;
S’il tenait de sa mère,
C’est la faute de Voltaire.

  1. Se rappeler l’épitaphe qui faisait dire à Camille Desmoulins qu’il serait très-fort sur l’histoire de France si l’on avait pris la peine de la résumer de cette façon :
    Le roi François est mort à Rambouillet
    De la vérole qu’il avait,
    L’an quinze cent quarante-sept.