Page:Les Gaietés de Béranger.djvu/171

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J’annule et supprime à jamais
Et le timbre et le droit d’aînesse.
Au diable le pape et les sots,
Et la Sorbonne et la Gazette,
Les jubilés et les dévots,
Les capucins et les cagots…
Sa Majesté n’a plus sa tête.

Guerre à Mahmoud ! guerre au turban !
Le sort des Hellènes m’attriste :
Victoire ! dût le Drapeau blanc
Me traiter de bonapartiste.
Marchons, suivez-moi, vieux guerriers !…
Délivrons Corinthe et la Crète ;
Je quitte cerfs et lévriers
Pour voler aux champs des lauriers…
Sa Majesté n’a plus sa tête.

Assez longtemps j’ai méconnu
Le mérite de nos grands hommes ;
Trop d’intrigants ont obtenu
Des rubans et de larges sommes.
Que les beaux arts, pour les venger,
Aient une récompense honnête ;
De chaînes, loin de le charger,
Que l’on décore Béranger…
Sa Majesté n’a plus sa tête.

Je veux renvoyer de chez moi,
Peyronnet, Villèle et Corbière.