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Page:Les Gaietés de Béranger.djvu/86

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la fille.

Maman, c’est fort bien,
Mais en l’air je n’aperçois rien.

la mère.

Ma fille, quand ils voleront,
Je gagerais que dans les rues,
Pluie ou vent, nos dames iront
Le cou tendu comme des grues ;
Et c’est en vain qu’il tonnera
Quand un orage en abattra.

la fille.

Maman, c’est fort bien,
Mais en l’air je n’aperçois rien.

la mère.

Ma fille, quand ils voleront,
Nous les choisirons au plumage.
Aux unes les blondins plairont,
Mais les bruns valent davantage.
D’ailleurs, que ce soit Pierre ou Paul,
On pourra les juger au vol.

la fille.

Maman, c’est fort bien,
Mais en l’air je n’aperçois rien.