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Page:Les Jésuites de la maison professe de Paris en belle humeur, 1874.djvu/104

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LES JÉSUITES


digieuse grandeur opposée à sa petitesse. Enfin il falloit que le nain de jésuite, amoureux lascif comme un satyre, montât dix-neuf échelons avant que de pouvoir l’embrasser à son aise, encore levoit-il le pied.

La dame qui l’aimoit assez, lui dit un jour, voyant passer au travers de l’échelle quelque chose qui pendoit avec quoi elle badinoit souvent en causant avec lui : Je suis surprise, mon père, comment la nature a donné à un petit homme comme vous une partie si bien faite ; je connois peu de cavaliers et peu de religieux qui l’emportent par dessus vous. Le père Ambroise, qui passe pour le plus charmant de tous les hommes, ne vous va point à la ceinture de ce côté. — Il est vrai, madame, repartit le père en souriant, c’est ce que madame la présidente… me disoit dernièrement, et je veux qu’un séraphin m’enlève si ma doctrine n’est plus longue et ne va plus loin que toutes celles de la maison professe, avec lesquelles je l’ai mesurée plusieurs fois. — Que diable dites-vous là, mon père, s’écria la dame comme charmée ; ces bons pères cependant paroissent bien endoctrinés, particulièrement le père Bourdaloue qui en a la plus belle du monde, dont il a grand soin.

La conversation dura longtems sur l’échelle, après quoi le petit jésuite descendit pour entrer au Parnasse où il n’en avoit point de besoin, étant une montagne que l’on