ces, ils les enchantèrent de telle sorte que
ces pauvres mères étoient demi-folles et sans
entendement. Le troisième, ils leur firent
danser une danse en rond le derrière tout
nu, et montrant tout ce que la nature leur
avoit donné, avec des manières les plus lascives
du monde ; et le quatrième, après
s’être bien régalés de toutes façons, ils leur
mirent des bougies allumées au cul, et pour
avoir le plaisir de voir l’effet qu’elles faisoient
à un si bel endroit, ces rusés pères
jetoient à ces bonnes dévotes pour les faire
baisser de gros anis qu’elles recueilloient
pour les manger. Les jésuites furent servis
tout le soir par leur malice de ces pauvres
femmes nues, et quelques jours après la
scène finit, et les mères de Saint-Denis rentrèrent
dans leur bon sens, jusques à une
autre fois, ne se souvenant pas même de ce
qu’elles avoient fait.
Le père recteur et quatre ou cinq écoliers vinrent le lendemain trouver les jésuites qui étoient retournés à leur maison fort satisfaits de leur réussite, pour les consulter sur une pièce que ces écoliers devoient représenter au Collège Royal, touchant une lettre que le père de Longue Mare, régent de rhétorique au Collége des jésuites à Rennes leur avoit écrite ; ce qui les occupa quelque temps, et dans cet intervalle le roi tomba malade, ce qui attacha les pères La Chaise et Bourdaloue, auprès de sa majesté