3. Toi seul en effet, ô Seigneur, tu connais les effets, la vraie nature et le but de cet ordre universel (établi par) l’Être existant de lui-même[1], inconcevable et insondable. »
4. Ainsi dûment[2] interrogé par eux, Celui dont le pouvoir est sans bornes, après avoir rendu à tous ces Sages magnanimes leurs salutations, répondit : « Écoutez ! »
5. Ce (monde) était obscurité[3], inconnaissable, sans rien de distinctif, échappant au raisonnement et à la perception, comme complètement dans le sommeil.
6. Alors l’auguste Être existant par lui-même, lui qui n’est pas développé, développant cet (univers) sous la forme des grands éléments et autres[4], ayant déployé son énergie, parut pour dissiper les ténèbres.
7. Cet (Être) que l’esprit seul peut percevoir, subtil, sans parties distinctes, éternel, renfermant en soi toutes les créatures, incompréhensible, parut[5] spontanément
- ↑ On peut aussi faire de Svayaṃbhuvaḥ un adjectif se rapportant à vidhānasya : le sens est alors « ce système universel existant par lui-même ». C’est ainsi que traduit Loiseleur. [Je désignerai par L. la traduction de Loiseleur, par B. celle de Bühler et par B. H. celle de Burnell et Hopkins ; par Kull, le commentaire de Kullûka.] L’Être existant par lui-même : c’est-à-dire Brahma.
- ↑ L’adverbe dûment peut aussi être rapporté au verbe qui signifie vénérer.
- ↑ Tamobhutam : « consistant en ténèbres ». Les commentateurs s’accordent à expliquer tamas par mūlaprakṛti, la nature comme cause primordiale de tout ce qui est, conformément au système Sânkhya. Ce dernier représente une des six écoles philosophiques de l’Inde et a été fondé par le sage Kapila. Sur les doctrines philosophiques des Hindous, consulter les Essais de Colebrooke.
- ↑ On peut aussi réunir mahâbhùtâdi à vrttaujâh et en faire un seul composé de dépendance : le sens serait alors : « Ayant déployé son énergie sur les grands éléments et les autres (principes) » — par « grands éléments » il faut entendre les cinq suivants : terre, eau, feu, air, éther.
- ↑ Parut « sous la forme du monde sensible ». Svayam udbabhau (que L. traduit par « déploya sa propre splendeur ») semble un jeu de mots étymologique pour expliquer Svayaṃbhū, par une confusion volontaire des racines bhā briller et bhū être.
des autres. Les trois premières castes sont appelées dvija, deux fois nées, c’est-à-dire régénérées par le sacrement de l’initiation. Cette qualification désigne quelquefois plus particulièrement la caste brahmanique.