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Page:Les Loisirs du chevalier d'Eon t1.djvu/272

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8. On parloit un jour de cet établissement en présence de Sigismond Auguste, & ce prince ayant demandé si l’on y avoit aussi créé un roi ? Psomka lui répondit gravement : « À Dieu ne plaise, Sire, que nous concevions une semblable pensée du vivant de votre majesté : régnez heureusement sur nous, comme vous régnez sur la Pologne entière. » Quoique suivant les circonstances du tems, la réponse parût susceptible d’une interprétation maligne, Sigismond entendit raillerie & ne témoigna aucun mécontentement.

Sa chutte & ses avantages.9. Pendant plusieurs années cette troupe d’observateurs badins fut le fléau du vice & du ridicule, on appercevoit de tous côtés le fruit de leurs plaisanteries : car la crainte d’être exposé à la risée publique, produisoit un changement heureux dans les mœurs & dans la conduite des grands. Enfin la société tomba, ou par un effet des révolutions qui arrivèrent en Pologne sous les rois suivants, ou faute de gens d’esprit qui pussent figurer convenablement dans de telles assemblées. Quoi qu’il en soit l’histoire des derniers tems montre que le pays a quelque sujet d’en regretter la perte.