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CHAPITRE XVI

La résidence d’été du grand Khan


À Ciandu[1] existe un très beau palais de marbre. Les chambres y sont toutes incrustées d’or, ornées de figures de bêtes et d’oiseaux, d’arbres et de fleurs diverses, le tout peint avec tant d’art que c’est une délice et une merveille de le regarder. Autour de ce palais s’élève un mur qui clôt un espace de 16 milles. On y trouve des sources, des rivières et quantité de belles prairies. Des bêtes sauvages de toutes espèces, y vivent : le seigneur les y-fait placer pour nourrir les faucons et gerfauts qu’il y tient en cage ; les gerfauts dépassent le nombre de deux cents, sans compter les faucons. Chaque semaine, le grand Khan va visiter les cages. Parfois il vient à cheval, ayant en croupe un léopard. S’il aperçoit quelque bête qui lui plaise, il laisse aller le léopard qui capture la bête. Alors pour son divertissement, le seigneur la donne à manger aux oiseaux qui sont en cage.

Au milieu de la plaine s’élève un autre palais, tout en bambou, doré à l’intérieur et artistement travaillé. Ces bambous ont trois mains de grosseur et dix à quinze mains de longueur ; on les taille d’un nœud à

  1. Chang-tou, Pé-king, en Chinois « résidence du souverain ».