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CHAPITRE LX

La côte orientale d’Afrique


L’île de Zanquibar[1] s’étend sur deux mille milles. Les habitants en sont indépendants et adorent les idoles. Ils sont grands et gros. Ce sont de véritables géants, chacun d’eux porte la charge de quatre hommes ordinaires et mange comme cinq. Ils sont tout noirs et vont nus. Ils ont les cheveux crépus et noirs, le nez épaté, la bouche large, les lèvres grosses, les yeux grands et rouges ; ils sont semblables à des démons. Leurs femmes sont les plus laides du monde. Dans leur pays on trouve une quantité prodigieuse d’éléphants, des lions noirs différents de ceux que nous connaissons, des ours, des léopards, des moutons blancs avec une tête noire et des girafes en grand nombre. Ces peuples se nourrissent de riz, de viande, de lait et de dattes. Ils fabriquent un vin de dattes, de riz, de sucre et d’épices. Dans leur pays se fait un trafic considérable. Des marchands y viennent avec de grands navires. Le commerce principal est celui des dents d’éléphants et de l’ambre. Les hommes sont vaillants à la guerre et ne craignent pas la mort. Ils n’ont pas de chevaux, mais combattent, montés sur des chameaux et des

  1. Il s’agit de Zanguebar, que Marco Polo prend pour une île.