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Page:Les Merveilleux Voyages de Marco Polo, éd. Turpaud, 1920.djvu/32

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CHAPITRE V

Dix-sept ans de voyages en Asie


Pendant dix-sept ans, sous les yeux éblouis du voyageur vénitien, allaient se dérouler les magnificences d’un Orient féérique. Depuis 1268, Chun-Ti, le dernier empereur de la race des Soung, était mort ; la Chine entière obéissait à Khoubilaï, le Chi-Tsou des Annales Chinoises. Gengis-Khan et ses successeurs immédiats avaient gardé, au milieu des populations conquises, les mœurs rudes des nomades mongols. Khoubilaï fut le premier à adopter le cérémonial chinois. Marco Polo nous en décrit les rites compliqués, le faste inouï. Il nous montre, dans des palais incrustés d’or, le souverain, dieu mortel, adoré par un peuple de courtisans. Toutes les splendeurs de Versailles pâlissent à côté de celles de Cambaluc ; auprès de Khoubilaï, Louis XIV paraît un prince modeste et simple.

Si vaste qu’elle soit, la Chine n’est qu’une partie de l’immense empire mongol. En même temps qu’elle, la Perse a reçu le joug. Les armées victorieuses du grand Khan ont conquis la Mésopotamie et disputent la Syrie aux musulmans d’Égypte. Elles occupent l’Inde jusqu’à l’Indus et ont envahi l’Indo-Chine : elles avaient même tenté un débarquement au Japon.