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CHAPITRE VI

Le retour en Europe


Les trois Vénitiens n’avaient pourtant pas oublié leur patrie. Maintes fois ils prièrent l’empereur de leur permettre d’y retourner. Mais Khoubilaï appréciait trop leurs services pour consentir aisément à s’en passer et, malgré leurs supplications, il refusait de les laisser partir. Enfin une circonstance favorable se présenta. En 1293, Arghoun, qui avait succédé à Houlagou sur le trône de Perse, envoya des ambassadeurs à Khoubilaï, chef suprême de la dynastie mongole, pour le prier de lui donner comme épouse une princesse de leur sang. Les trois Vénitiens demandèrent qu’il leur fût permis de se joindre à la mission chargée de conduire la fiancée, au souverain persan. Khoubilaï finit par consentir à leur requête. Il les appela près de lui pour une dernière entrevue et leur souhaita un heureux retour en Europe, mais il ne leur demanda pas cette fois de revenir. Il approchait de sa 80e année et n’espérait plus vivre assez pour les revoir. Comme il l’avait fait vingt-sept ans plus tôt, il leur remit des tables d’or destinées à leur assurer le libre passage à travers ses États. Il les chargea aussi de lettres pour le Pape, pour le roi de France, pour le roi d’Angleterre, le roi d’Espagne et les principaux