Page:Les Merveilleux Voyages de Marco Polo, éd. Turpaud, 1920.djvu/64

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE IV

Le golfe Persique


Quand on descend de la Perse vers le Sud, après avoir traversé pendant cinq jours un plateau, on rencontre une autre descente qui dure bien vingt milles et qui est très pénible et peu sûre, car il y a de mauvaises gens et des voleurs. Une fois hors de cette vallée, on trouve une plaine spacieuse, avec des rivières, des dattes et toutes sortes de fruits. Le pays est peuplé d’oiseaux magnifiques et inconnus dans nos climats. Quand on a chevauché deux jours, on aperçoit la mer océane. Sur le rivage se trouve la cité d’Hormoz. Les marchands y viennent des Indes avec leurs vaisseaux chargés d’épices, de pierres précieuses, de fourrures, d’étoffes de soie et d’or, de dents d’éléphants et d’autres denrées. Les marchands installés dans la ville achètent toutes ces choses et c’est par eux qu’elles se répandent à travers le monde. Hormoz est donc le centre d’un immense trafic. Le soleil y fait régner une chaleur excessive. On y fabrique un vin de dattes relevé d’épices. Il est de goût excellent. Quand on en boit pour la première fois, il purge, mais on s’en trouve ensuite fort bien et il fait engraisser. Quand les habitants sont malades, ils mangent de la viande et du pain de froment. S’ils en mangeaient