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CONTES ARABES.

Dieu du ciel et de la terre, que je viendrai vous retrouver ici sans y manquer. » « De combien de temps souhaites-tu que soit ce délai, répliqua le génie ? » « Je vous demande une année, repartit le marchand ; il ne me faut pas moins de temps pour donner ordre à mes affaires, et pour me disposer à renoncer sans regret au plaisir qu’il y a de vivre. Ainsi je vous promets que de demain en un an, sans faute, je me rendrai sous ces arbres, pour me remettre entre vos mains. » « Prends-tu Dieu à témoin de la promesse que tu me fais, reprit le génie ? » « Oui, répondit le marchand, je le prends encore une fois à témoin, et vous pouvez vous reposer sur mon serment. » À ces paroles, le génie le laissa près de la fontaine et disparut.

Le marchand s’étant remis de sa frayeur, remonta à cheval et reprit son chemin. Mais si d’un côté il avoit de la joie de s’être tiré d’un si grand péril, de l’autre il étoit dans une tristesse mortelle, lorsqu’il son-