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CONTES ARABES.

ment fort peu d’esprit, n’eut pas assez de pénétration pour s’apercevoir de la méchante intention de son visir, ni assez de fermeté pour persister dans son premier sentiment. Ce discours l’ébranla. « Visir, dit-il, tu as raison ; il peut être venu exprès pour m’ôter la vie ; ce qu’il peut fort bien exécuter par la seule odeur de quelqu’une de ses drogues. Il faut voir ce qu’il est à propos de faire dans cette conjoncture. »

» Quand le visir vit le roi dans la disposition où il le vouloit : « Sire, lui dit-il, le moyen le plus sûr et le plus prompt pour assurer votre repos et mettre votre vie en sûreté, c’est d’envoyer chercher tout-à-l’heure le médecin Douban, et de lui faire couper la tête d’abord qu’il sera arrivé. » « Véritablement, reprit le roi, je crois que c’est par-là que je dois prévenir son dessein. » En achevant ces paroles, il appela un de ses officiers, et lui ordonna d’aller chercher le médecin, qui, sans savoir ce que le roi lui vouloit, courut au palais en dili-