Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, I.djvu/230

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
194
LES MILLE ET UNE NUITS,

et la personne que je choisis pour partager la dignité royale avec moi, étoit ma cousine. J’eus tout lieu d’être content des marques d’amour qu’elle me donna ; et de mon côté, je conçus pour elle tant de tendresse, que rien n’étoit comparable à notre union, qui dura cinq années. Au bout de ce temps-là, je m’aperçus que la reine ma cousine n’avoit plus de goût pour moi.

» Un jour qu’elle étoit au bain l’après-dîné, je me sentis une envie de dormir, et je me jetai sur un sofa. Deux de ses femmes qui se trouvèrent alors dans ma chambre, vinrent s’asseoir, l’une à ma tête, et l’autre à mes pieds, avec un éventail à la main, tant pour modérer la chaleur, que pour me garantir des mouches qui auroient pu troubler mon sommeil. Elles me croyoient endormi, et elles s’entretenoient tout bas ; mais j’avois seulement les jeux fermés, et je ne perdis pas une parole de leur conversation.

» Une de ces femmes dit à l’autre :