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LES MILLE ET UNE NUITS,

royaume, qui s’étoient acquis le plus de réputation.

» La renommée me fit plus d’honneur que je ne méritois. Elle ne se contenta pas de semer le bruit de mes talens dans les états du roi mon père, elle le porta jusqu’à la cour des Indes, dont le puissant monarque, curieux de me voir, envoya un ambassadeur avec de riches présens, pour me demander à mon père, qui fut ravi de cette ambassade pour plusieurs raisons. Il étoit persuadé que rien ne convenoit mieux à un prince de mon âge, que de voyager dans les cours étrangères ; et d’ailleurs il étoit bien aise de s’attirer l’amitié du sultan des Indes. Je partis donc avec l’ambassadeur, mais avec peu d’équipage, à cause de la longueur et de la difficulté des chemins.

» Il y avoit un mois que nous étions en marche, lorsque nous découvrîmes de loin un gros nuage de poussière, sous lequel nous vîmes bientôt paroître cinquante cavaliers bien armés. C’étoient des voleurs qui ve-