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LES MILLE ET UNE NUITS,

» Je continuai de marcher le lendemain et les jours suivans, sans trouver d’endroit où m’arrêter. Mais au bout d’un mois je découvris une grande ville très-peuplée et située d’autant plus avantageusement, qu’elle étoit arrosée, aux environs, de plusieurs rivières, et qu’il y régnoit un printemps perpétuel. Les objets agréables qui se présentèrent alors à mes jeux, me causèrent de la joie, et suspendirent pour quelques momens, la tristesse mortelle où j’étois de me voir en l’état où je me trouvois. J’avois le visage, les mains et les pieds d’une couleur basanée, car le soleil me les avoit brûlés ; à force de marcher, ma chaussure s’étoit usée, et j’avois été réduit à marcher nu-pieds ; outre cela, mes habits étoient tout en lambeaux.

» J’entrai dans la ville pour prendre langue, et m’informer du lieu où j’étois ; je m’adressai à un tailleur qui travailloit à sa boutique. À ma jeunesse, et à mon air qui marquoit autre chose que je ne paroissois, il