Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, I.djvu/373

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
337
CONTES ARABES.

ner ; et lorsque j’en sortis, à la place de mon habit j’en trouvai un autre très-riche, que je pris moins pour sa richesse, que pour me rendre plus digne d’être avec elle. Nous nous assîmes sur un sofa garni d’un superbe tapis, et de coussins d’appui, du plus beau brocard des Indes ; et quelque temps après, elle mit sur une table des mets très-délicats. Nous mangeâmes ensemble ; nous passâmes le reste de la journée très-agréablement, et la nuit elle me reçut dans son lit.

» Le lendemain, comme elle cherchoit tous les moyens de me faire plaisir, elle me servit au dîner une bouteille de vin vieux, le plus excellent que l’on puisse goûter ; et elle voulut bien, par complaisance, en boire quelques coups avec moi. Quand j’eus la tête échauffée de cette liqueur agréable : « Belle princesse, lui dis-je, il y a trop long-temps que vous êtes enterrée toute vive ; suivez-moi, venez jouir de la clarté du véritable jour dont vous êtes privée