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CONTES ARABES.

tranquillement sur le champ de bataille.

» Tant de choses paroissant au sultan fort au-delà de tout ce qu’on avoit jamais vu ou entendu de l’adresse et de l’esprit des singes, il ne voulut pas être le seul témoin de ces prodiges. Il avoit une fille qu’on appeloit Dame de beauté. « Allez, dit-il au chef des eunuques, qui étoit présent et attaché à cette princesse, allez, faites venir ici votre dame, je suis bien aise qu’elle ait part au plaisir que je prends. »

» Le chef des eunuques partit, et amena bientôt la princesse. Elle avoit le visage découvert ; mais elle ne fut pas plutôt dans la chambre, qu’elle se le couvrit promptement de son voile, en disant au sultan : « Sire, il faut que votre majesté se soit oubliée. Je suis fort surprise qu’elle me fasse venir pour paroître devant les hommes. » Comment donc, ma fille, répondit le sultan, vous n’y pensez pas vous-même. Il n’y a ici que le petit esclave, l’eunuque votre gouverneur,