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CONTES ARABES.

notre compagnie désagréable et indigne de vous. »

» Après beaucoup de résistance de ma part, elles me forcèrent de m’asseoir dans une place un peu élevée au-dessus des leurs ; comme je témoignois que cela me faisoit de la peine : « C’est votre place, me dirent-elles ; vous êtes de ce moment notre seigneur, notre maître et notre juge, et nous sommes vos esclaves, prêtes à recevoir vos commandemens. »

» Rien au monde, madame, ne m’étonna tant que l’ardeur et l’empressement de ces belles filles à me rendre tous les services imaginables. L’une apporta de l’eau chaude, et me lava les pieds ; une autre me versa de l’eau de senteur sur les mains ; celles-ci apportèrent tout ce qui étoit nécessaire pour me faire changer d’habillement ; celles-là servirent une collation magnifique ; et d’autres enfin se présentèrent le verre à la main, prêtes à me verser d’un vin délicieux ; et tout cela s’exécutoit sans confusion, avec un ordre, une union admirable