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CONTES ARABES.

de mes jours avec des dames d’un si rare mérite. Nos adieux turent des plus tendres ; je les embrassai toutes l’une après l’autre ; elles partirent ensuite, et je restai seul dans le château.

» L’agrément de la compagnie, la bonne chère, les concerts, les plaisirs m’avoient tellement occupé durant l’année, que je n’avois pas eu le temps ni la moindre envie de voir les merveilles qui pouvoient être dans ce palais enchanté. Je n’avois pas même fait attention à mille objets admirables que j’avois tous les jours devant les yeux, tant j’avois été charmé de la beauté des dames, et du plaisir de les voir uniquement occupées du soin de me plaire. Je fus sensiblement affligé de leur départ ; et quoique leur absence ne dût être que de quarante jours, il me parut que j’allois passer un siècle sans elles.

» Je me promettois bien de ne pas oublier l’avis important qu’elles m’avoient donné, de ne pas ouvrir la porte d’or ; mais comme, à cela près, il m’étoit permis de satisfaire ma curio-