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CONTES ARABES.

qu’il en falloit précisément à ceux dont le fruit avoit acquis une grosseur convenable, et n’attendoit plus que la maturité ; mais cette grosseur surpassoit de beaucoup celle des fruits ordinaires de nos jardins. Les autres rigoles enfin qui aboutissoient aux arbres dont le fruit étoit mûr, n’avoient d’humidité que ce qui étoit nécessaire pour le conserver dans le même état sans le corrompre. Je ne pouvois me lasser d’examiner et d’admirer un si beau lieu ; et je n’en serois jamais sorti, si je n’eusse pas conçu dès-lors une plus grande idée des autres choses que je n’avois point vues. J’en sortis l’esprit rempli de ces merveilles ; je fermai la porte, et j’ouvris celle qui suivoit.

» Au lieu d’un jardin de fruits, j’en trouvai un de fleurs qui n’étoit pas moins singulier dans son genre. Il renfermoit un parterre spacieux, arrosé non pas avec la même profusion que le précédent, mais avec un plus grand ménagement, pour ne pas fournir plus d’eau que chaque fleur n’en