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CONTES ARABES.

qui nous embarrasse. » « Suivez-nous, reprit le calife, nous allons vous tirer d’embarras. « Après avoir achevé ces paroles, il parla bas au visir, et lui dit : « Conduisez-les chez vous ; et demain matin vous me les amènerez. Je veux faire écrire leurs histoires : elles méritent bien d’avoir place dans les annales de mon règne. »

Le visir Giafar emmena avec lui les trois Calenders ; le porteur se retira dans sa maison, et le calife, accompagné de Mesrour, se rendit à son palais. Il se coucha ; mais il ne put fermer l’œil, tant il avoit l’esprit agité de toutes les choses extraordinaires qu’il avoit vues et entendues. Il étoit sur-tout fort en peine de savoir qui étoit Zobéïde, quel sujet elle pouvoit avoir de maltraiter les deux chiennes noires, et pourquoi Amine avoit le sein meurtri. Le jour parut, qu’il étoit encore occupé de ces pensées. Il se leva, et se rendit dans la chambre où il tenoit son conseil et donnoit audience ; il s’assit sur son trône.

Le grand visir arriva peu de temps