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CONTES ARABES.

étoient venus. Ils marchèrent tant qu’ils eurent du jour assez pour se conduire, et passèrent la première nuit sous des arbres. S’étant levés dès le point du jour, ils continuèrent leur marche jusqu’à ce qu’ils arrivèrent à une belle prairie sur le bord de la mer, où il y avoit, d’espace en espace, de grands arbres fort touffus. Ils s’assirent sous un de ces arbres pour se délasser et y prendre le frais. L’infidélité des princesses leurs femmes fit le sujet de leur conversation.

Il n’y avoit pas long-temps qu’ils s’entretenoient, lorsqu’ils entendirent assez près d’eux un bruit horrible du côté de la mer, et un cri effroyable qui les remplit de crainte. Alors la mer s’ouvrit, et il s’en éleva comme une grosse colonne noire qui sembloit s’aller perdre dans les nues. Cet objet redoubla leur frayeur ; ils se levèrent promptement, et montèrent au haut de l’arbre qui leur parut le plus propre à les cacher. Ils y furent à peine montés, que regardant vers l’endroit d’où le bruit partoit et où