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CONTES ARABES.

rai pas, répondit-il, pourvu qu’elle soit juste et raisonnable. » « Pour juste, répliqua Scheherazade, elle ne peut l’être davantage, et vous en pouvez juger par le motif qui m’oblige à vous la demander. J’ai dessein d’arrêter le cours de cette barbarie que le sultan exerce sur les familles de cette ville. Je veux dissiper la juste crainte que tant de mères ont de perdre leurs filles d’une manière si funeste. » « Votre intention est fort louable, ma fille, dit le visir ; mais le mal auquel vous voulez remédier, me paroît sans remède. Comment prétendez-vous en venir à bout ? » « Mon père, repartit Scheherazade, puisque par votre entremise le sultan célèbre chaque jour un nouveau mariage, je vous conjure, par la tendre affection que vous avez pour moi, de me procurer l’honneur de sa couche. » Le visir ne put entendre ce discours sans horreur. « Ô Dieu ! interrompit-il avec transport. Avez-vous perdu l’esprit, ma fille ? Pouvez-vous