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CONTES ARABES.

sensiblement obligée ; et voyant qu’il étoit accablé de douleur, elle lui dit, pour le consoler, qu’elle espéroit qu’il ne se repentiroit pas de l’avoir mariée avec le sultan, et qu’au contraire il auroit sujet de s’en réjouir le reste de sa vie.

Elle ne songea plus qu’à se mettre en état de paroître devant le sultan ; mais avant que de partir, elle prit sa sœur Dinarzade en particulier, et lui dit : « Ma chère sœur, j’ai besoin de votre secours dans une affaire très-importante, je vous prie de ne me le pas refuser. Mon père va me conduire chez le sultan pour être son épouse. Que cette nouvelle ne vous épouvante pas ; écoutez-moi seulement avec patience. Dès que je serai devant le sultan, je le supplierai de permettre que vous couchiez dans la chambre nuptiale, afin que je jouisse cette nuit encore de votre compagnie. Si j’obtiens cette grâce, comme je l’espère, souvenez-vous de m’éveiller demain matin une heure avant le jour et de m’a-