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CONTES ARABES.

faire tort : « Non, me dit-il, je suis fort satisfait de celui-ci, qui est assez précieux pour m’épargner la peine de faire désormais d’autres voyages pour l’établissement de ma petite fortune. »

» Je passai la nuit avec ces marchands, à qui je racontai une seconde fois mon histoire pour la satisfaction de ceux qui ne l’avoient pas entendue. Je ne pouvois modérer ma joie, quand je faisois réflexion que j’étois hors des périls dont je vous ai parlé. Il me sembloit que l’état où je me trouvois, étoit un songe, et je ne pouvois croire que je n’eusse plus rien à craindre.

» Il y avoit déjà plusieurs jours que les marchands jetoient des pièces de viande dans la vallée ; et comme chacun paroissoit content des diamans qui lui étoient échus, nous partîmes le lendemain tous ensemble, et nous marchâmes par de hautes montagnes où il y avoit des serpens d’une longueur prodigieuse, que nous eûmes le bonheur d’éviter. Nous ga-