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LES MILLE ET UNE NUITS,

ne mer, nous fûmes battus d’une tempête horrible qui nous fit perdre notre route. Elle continua plusieurs jours, et nous poussa devant le port d’une isle où le capitaine auroit fort souhaité de se dispenser d’entrer ; mais nous fûmes bien obligés d’y aller mouiller. Lorsqu’on eut plié les voiles, le capitaine nous dit : « Cette isle, et quelques autres voisines, sont habitées par des sauvages tous velus qui vont venir nous assaillir. Quoique ce soit des nains, notre malheur veut que nous ne fassions pas la moindre résistance, parce qu’ils sont en plus grand nombre que les sauterelles, et que s’il nous arrivoit d’en tuer quelqu’un, ils se jeteroient tous sur nous et nous assommeroient. »

Le jour qui vint éclairer l’appartement de Schahriar, empêcha Scheherazade d’en dire davantage. La nuit suivante elle reprit la parole en ces termes :