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CONTES ARABES.

présens qui m’enrichirent en peu de temps. J’en fis aussi pour les personnes les plus qualifiées de la ville ; ce qui me mit dans une grande réputation, et me fit considérer de tout le monde.

» Comme je faisois ma cour au roi très-exactement, il me dit un jour : « Sindbad, je t’aime, et je sais que tous mes sujets qui te connoissent, te chérissent à mon exemple. J’ai une prière à te faire, et il faut que tu m’accordes ce que je vais te demander. » « Sire, lui répondis-je, il n’y a rien que je ne sois prêt à faire pour marquer mon obéissance à votre majesté ; elle a sur moi un pouvoir absolu. » « Je veux te marier, répliqua le roi, afin que le mariage t’arrête en mes états, et que tu ne songes plus à ta patrie. » Comme je n’osois résister à la volonté du prince, il me donna pour femme une dame de sa cour, noble, belle, sage et riche. Après les cérémonies des noces, je m’établis chez la dame, avec laquelle je vécus quelque temps dans