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CONTES ARABES.

vent de notre troisième sœur, et que nous étions surprises de ne pas apprendre de ses nouvelles, elle arriva en aussi mauvais état que notre aînée. Son mari l’avoit traitée de la même sorte ; je la reçus avec la même amitié.

» Quelque temps après, mes deux sœurs, sous prétexte qu’elles m’étoient à charge, me dirent qu’elles étoient dans le dessein de se remarier. Je leur répondis que si elles n’avoient pas d’autres raisons que celle de m’être à charge, elles pouvoient continuer de demeurer avec moi en toute sûreté ; que mon bien suffisoit pour nous entretenir toutes trois d’une manière conforme à notre condition.

« Mais, ajoutai-je, je crains plutôt que vous n’ayez véritablement envie de vous remarier. Si cela étoit, je vous avoue que j’en serois fort étonnée. Après l’expérience que vous avez eue du peu de satisfaction qu’on a dans le mariage, y pouvez-vous penser une seconde fois ? Vous savez combien il est rare de trouver un mari parfaitement honnête homme.