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LES MILLE ET UNE NUITS,

étonnés de me voir, et d’entendre le détail de mon aventure. « Vous étiez tombé, me dirent-ils, entre les mains du vieillard de la mer, et vous êtes le premier qu’il n’ait pas étranglé ; il n’a jamais abandonné ceux dont il s’étoit rendu maître, qu’après les avoir étouffés ; et il a rendu cette isle fameuse par le nombre de personnes qu’il a tuées : les matelots et les marchands qui y descendoient, n’osoient s’y avancer qu’en bonne compagnie. »

» Après m’avoir informé de ces choses, ils m’emmenèrent avec eux dans leur navire, dont le capitaine se fit un plaisir de me recevoir lorsqu’il apprit tout ce qui m’étoit arrivé. Il remit à la voile ; et après quelques jours de navigation, nous abordâmes au port d’une grande ville, dont les maisons étoient bâties de bonnes pierres.

» Un des marchands du vaisseau qui m’avoit pris en amitié, m’obligea de l’accompagner, et me conduisit dans un logement destiné pour servir de retraite aux marchands