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LES MILLE ET UNE NUITS,

« Continuez, me dit-il, et allez tous les jours faire la même chose jusqu’à ce que vous ayez gagné de quoi vous reconduire chez vous. » Je le remerciai du bon conseil qu’il me donnoit ; et insensiblement je fis un si grand amas de cocos, que j’en avois pour une somme considérable.

» Le vaisseau sur lequel j’étois venu, avoit fait voile avec des marchands qui l’avoient chargé de cocos qu’ils avoient achetés. J’attendis l’arrivée d’un autre qui aborda bientôt au port de la ville pour faire un pareil chargement. Je fis embarquer dessus tout le coco qui m’appartenoit ; et lorsqu’il fut prêt à partir, j’allai prendre congé du marchand à qui j’avois tant d’obligation. Il ne put s’embarquer avec moi, parce qu’il n’avoit pas encore achevé ses affaires.

» Nous mîmes à la voile, et prîmes la route de l’isle où le poivre croît en plus grande abondance. De là, nous gagnâmes l’isle de Comari[1], qui

  1. C’est la presqu’isle en deçà du Gange, qui se termine par le cap Comorin.