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LES MILLE ET UNE NUITS,

ne remuoient pas même les yeux, je me rassurai ; et m’étant approchée d’eux, je reconnus qu’ils étoient pétrifiés.

» J’entrai dans la ville et passai par plusieurs rues où il y avoit des hommes d’espace en espace dans toutes sortes d’attitudes ; mais ils étoient tous sans mouvement et pétrifiés. Au quartier des marchands, je trouvai la plupart des boutiques fermées, et j’aperçus dans celles qui étoient ouvertes, des personnes aussi pétrifiées. Je jetai la vue sur les cheminées, et n’en voyant pas sortir de fumée, cela me fit juger que tout ce qui étoit dans les maisons, de même que ce qui étoit dehors, étoit changé en pierres.

» Étant arrivée dans une vaste place au milieu de la ville, je découvris une grande porte couverte de plaques d’or, et dont les deux battans étoient ouverts. Une portière d’étoffe de soie paroissoit tirée devant, et l’on voyoit une lampe suspendue au-dessus de la porte. Après avoir considéré le bâtiment, je ne doutai pas que ce ne fût