Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, II.djvu/215

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
205
CONTES ARABES.

tout ce temps-là ; mais le lendemain, d’abord que le soleil fut levé, j’en vis paroître un grand nombre. Je tirai dessus plusieurs flèches, et enfin il en tomba un par terre. Les autres se retirèrent aussitôt, et me laissèrent la liberté d’aller avertir mon patron de la chasse que je venois de faire. En faveur de cette nouvelle, il me régala d’un bon repas, loua mon adresse, et me caressa fort. Puis nous allâmes ensemble à la forêt, où nous creusâmes une fosse dans laquelle nous enterrâmes l’éléphant que j’avois tué. Mon patron se proposoit de revenir lorsque l’animal seroit pourri, et d’enlever les dents pour en faire commerce.

» Je continuai cette chasse pendant deux mois, et il ne se passoit pas de jour que je ne tuasse un éléphant. Je ne me mettois pas toujours à l’affût sur le même arbre, je me plaçois tantôt sur l’un, tantôt sur l’autre. Un matin que j’attendois l’arrivée des éléphans, je m’aperçus avec un extrême étonnement, qu’au lieu