Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, II.djvu/228

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
218
LES MILLE ET UNE NUITS,

Le calife, touché de compassion, dit au pêcheur : « Aurois-tu le courage de retourner sur tes pas, et de jeter tes filets encore une fois seulement ? Nous te donnerons cent sequins de ce que tu amèneras. » Le pêcheur, à cette proposition, oubliant toute la peine de la journée, prit le calife au mot, et retourna vers le Tigre avec lui, Giafar et Mesrour, en disant en lui-même : « Ces seigneurs paroissent trop honnêtes et trop raisonnables pour ne pas me récompenser de ma peine ; et quand ils ne me donneroient que la centième partie de ce qu’ils me promettent, ce seroit encore beaucoup pour moi. »

Ils arrivèrent au bord du Tigre ; le pêcheur y jeta ses filets, puis les ayant tirés, il amena un coffre bien fermé et fort pesant qui s’y trouva. Le calife lui fit compter aussitôt cent sequins par le grand-visir, et le renvoya. Mesrour chargea le coffre sur ses épaules par l’ordre de son maître, qui dans l’empressement de savoir ce qu’il y avoit dedans, retourna au pa-