Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, II.djvu/279

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
269
CONTES ARABES.

de cette négligence, et la regardant comme une marque de mépris pour sa cour et pour sa personne, se laissa transporter de colère. Dans sa fureur, il fit appeler le nouveau grand visir ; car il en avoit nommé un dès qu’il avoit appris la mort de Noureddin Ali ; il lui ordonna de se transporter à la maison du défunt, et de la confisquer avec toutes ses autres maisons, terres et effets, sans rien laisser à Bedreddin Hassan, dont il commanda même qu’on se saisît.

» Le nouveau grand visir, accompagné d’un grand nombre d’huissiers du palais, de gens de justice et d’autres officiers, ne différa pas de se mettre en chemin pour aller exécuter sa commission. Un des esclaves de Bedreddin Hassan qui étoit par hasard parmi la foule, n’eut pas plutôt appris le dessein du visir, qu’il prit les devans et courut en avertir son maître. Il le trouva assis sous le vestibule de sa maison, aussi affligé que si son père n’eût fait que de mourir. Il se jeta à ses pieds tout hors d’haleine ;