Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, II.djvu/312

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
302
LES MILLE ET UNE NUITS,

sant près de la porte, s’éloigna avec le génie.

» On ouvrit la porte de la ville, et les gens qui s’étoient déjà assemblés en grand nombre pour sortir, furent extrêmement surpris de voir Bedreddin Hassan étendu par terre, en chemise et en caleçon. L’un disoit : « Il a tellement été pressé de sortir de chez sa maîtresse, qu’il n’a pas eu le temps de s’habiller. » « Voyez un peu, disoit l’autre, à quels accidens on est exposé : il aura passé une bonne partie de la nuit à boire avec ses amis ; il se sera enivré, sera sorti ensuite pour quelque nécessité, et au lieu de rentrer, il sera venu jusqu’ici sans savoir ce qu’il faisoit, et le sommeil l’y aura surpris. » D’autres en parloient autrement, et personne ne pouvoit deviner par quelle aventure il se trouvoit là. Un petit vent qui commençoit alors à souffler, leva sa chemise, et laissa voir sa poitrine qui étoit plus blanche que la neige. Ils furent tous tellement étonnés de cette blancheur, qu’ils firent un cri d’admiration qui