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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, II.djvu/322

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LES MILLE ET UNE NUITS,

couché avec d’autres personnes qu’avec le jeune homme dont je vous parle, qui a de grands yeux et de grands sourcils noirs. » À ces paroles, le visir perdit patience, et se mit dans une furieuse colère contre sa fille. « Ah, méchante, lui dit-il, voulez-vous me faire perdre l’esprit par le discours que vous me tenez ? » « C’est vous, mon père, repartit-elle, qui me faites perdre l’esprit à moi-même par votre incrédulité. » « Il n’est donc pas vrai, répliqua le visir, que le bossu… « Hé, laissons là le bossu, interrompit-elle avec précipitation. Maudit soit le bossu ! Entendrai-je toujours parler du bossu ? Je vous le répète encore, mon père, ajouta-t-elle, je n’ai point passé la nuit avec lui, mais avec le cher époux que je vous dis, et qui ne doit pas être loin d’ici. »

» Schemseddin Mohammed sortit pour l’aller chercher ; mais au lieu de le trouver, il fut dans une surprise extrême de rencontrer le bossu qui avoit la tête en bas, les pieds en haut,