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CONTES ARABES.

rière lui ; il se rendit au palais, se fit présenter au sultan d’Égypte, et le divertit fort en lui racontant le traitement que lui avoit fait le génie.

» Schemseddin Mohammed retourna dans la chambre de sa fille, plus étonné et plus incertain qu’auparavant de ce qu’il vouloit savoir. « Hé bien, fille abusée, lui dit-il, ne pouvez-vous m’éclaircir davantage sur une aventure qui me rend interdit et confus ? » « Seigneur, répondit-elle, je ne puis vous apprendre autre chose que ce que j’ai déjà eu l’honneur de vous dire. Mais voici, ajouta-t-elle, l’habillement de mon époux qu’il a laissé sur cette chaise, il vous donnera peut-être l’éclaircissement que vous cherchez. » En disant ces paroles, elle présenta le turban de Bedreddin au visir, qui le prit, et qui après l’avoir bien examiné de tous côtés : « Je le prendrois, dit-il, pour un turban de visir, s’il n’étoit à la mode de Moussoul. » Mais s’apercevant qu’il y avoit quelque chose de cousu entre l’étoffe et la doublure, il demanda des