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LES MILLE ET UNE NUITS,

mère, s’écria Agib, permettez-moi de vous dire que si vous n’en savez pas faire de meilleures, il y a un pâtissier dans cette ville qui vous surpasse dans ce grand art : nous venons d’en manger chez lui une qui vaut beaucoup mieux que celle-ci. »

» À ces paroles, la grand’mère regardant l’eunuque de travers : « Comment Schaban, lui dit-elle avec colère ! Vous a-t-on commis la garde de mon petit-fils pour le mener manger chez des pâtissiers comme un gueux ? » « Madame, répondit l’eunuque, il est bien vrai que nous nous sommes entretenus quelque temps avec un pâtissier, mais nous n’avons pas mangé chez lui. » « Pardonnez-moi, interrompit Agib, nous sommes entrés dans sa boutique, et nous y avons mangé d’une tarte à la crême. » La dame, plus irritée qu’auparavant contre l’eunuque, se leva de table assez brusquement, courut à la tente de Schemseddin Mohammed, qu’elle informa du délit de l’eunuque, dans des termes plus propres à animer le